jeudi 25 septembre 2014

25 : Convoler à Yérévan

Aujourd'hui, je consacre la journée aux églises d'Yérévan. Sous le soleil qui permet de flâner d'un quartier à l'autre, la luminosité va accentuer leurs volumes et les ombres adoucies des chœurs seront plus accueillantes.

A tout seigneur, tout honneur, je commence par la cathédrale Saint Grégoire l'Illuminateur consacrée en 2001 pour marquer le 1700ème anniversaire de la conversion du pays au christianisme. L'Eglise arménienne se prévaut en effet d'une évangélisation apostolique, et d'une conversion officielle du royaume en 301, avant même celle des Empires romains d'Orient et d'Occident en 380. L'Arménie est ainsi devenue le premier état à adopter le christianisme comme religion officielle.
Le Pape Jean-Paul II, venu pour cet anniversaire, a remis alors au Catholicos Karékine II les reliques de St Grégoire conservées jusque-là à Naples.
Majestueuse dans sa solitude relative à la périphérie de la vieille ville, la cathédrale en impose au sommet d'une longue volée de marches par sa hauteur de 54 mètres et sa capacité de 1700 places.




Après la plus grande, la plus petite église de Yérévan est aussi la plus ancienne, antérieure au XIIIème siècle. La " katoghiké " Sainte Mère de Dieu, rallie tous les suffrages et bénéficie de l'attachement sentimental des fidèles. Dissimulée délibérément dans une cour exiguë, sa survivance aux destructions idéologiques y est pour beaucoup. En 2013, les guides la décrivent toujours étouffée par les immeubles bâtis pour la protéger de la vindicte iconoclaste.
Je suis très surpris en la découvrant libre de respirer, bien que le Catholicos ait souhaité lui adjoindre une grande sœur qui la couve de trop près. La rumeur court à Yérévan comme quoi le Catholicos souhaite une vie plus citadine et mondaine que celle qu'il mène à Etchmiadzine, siège du Vatican arménien qu'il voudrait quitter pour s'installer ici. La rumeur qui court ne ménage pas les critiques envers cet abandon du lieu historique.
La vaste esplanade qui libère l'accès à la Katoghiké n'est qu'un aspect des travaux d'embellissement du centre-ville qui secouent Yérévan.
 
La Katoghiké est cette toute petite chapelle 
à tambour orange 
confondue avec la nouvelle église.

Elle semble avoir subi une rafale de kalachnikov.

 

La Katoghiké est si modeste 
que les bacs à bougies jaunes restent à l'extérieur 
où les flammes dansent sous le moindre souffle.

 
J'ai pique-niqué d'un chausson au fromage 
à l'ombre des arbres qui cernent l'esplanade, 
bercé par une clarinette enchantée.


Voici l'église Sourp Sarkis, Saint Serge, reconstruite en 1853, 
photographiée depuis le pont 
qui enjambe les gorges du Hrazdan. 


L'église Sourp Hovannes, St Jean, toute orangée sur le ciel bleu, 
date du XVIIIème siècle. 
Elle domine elle aussi les gorges du Hrazdan 
qui relient le lac Sévan au fleuve Araxe.





Enfin voici l'un des secrets de Yérévan, l'église Sourp Zoravor dissimulée dans une cour où les arbres et les treilles la protègent des immeubles voisins. Elle date de 1693, postérieure au grand séisme de 1679. Le service religieux, auquel j'ai assisté du fond de la nef, s'honore des voix qui l'accompagnent de leurs chants.






Je suis revenu sur le parvis de l'église Sourp Zoravor 
au moment où en sortaient les mariés 
sous les pétales de roses.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire